Trouver sa selle de vélo; un art!

J’entame mon cinquième été avec mon vélo de route, avec la selle d’origine, et ce n’est que l’été dernier que j’ai réalisé que cette dernière n’était pas appropriée pour moi. Un peu comme quelqu’un qui vit avec un trouble de la vision depuis plusieurs années et qui ne le réalise que lorsqu’on lui met une paire de lunettes adaptée à sa vue devant les yeux, je pensais que mes sensations inconfortables en vélo étaient normales.

Je me disais que comme je roule beaucoup, c’était normal d’avoir mal aux fesses et d’être inconfortable sur ma selle après de très longues sorties. S’il est vrai qu’il est difficile de comparer l’intensité de la douleur d’une personne à l’autre, il est encore plus vrai que personne n’a la même tolérance à la souffrance. De plus, soyons honnêtes, ce n’est pas un sujet de conversation très sexy de parler des douleurs ressenties à cet endroit. Pour toutes ces raisons, mais aussi parce que j’ignorais pas mal tout de l’univers des selles – quelles sont les différences, outre le prix et le poids, et quel est l’impact d’un choix plutôt qu’un autre – je n’ai jamais remis en question la selle qu’on m’a vendue avec mon vélo.

C’est donc par pur hasard, en vacances aux Îles-de-la-Madeleine, que j’ai réalisé que ma selle et moi entretenions une relation vouée à l’échec. Étant partie sans mon vélo, donc sans aucun vêtement de vélo non plus, j’ai finalement décidé d’en louer un pour visiter la partie est de l’archipel. Je suis donc partie rouler 110 km sans cuissard ni souliers adaptés au vélo, en petits shorts de course et en espadrilles, sur un vélo bas-de-gamme ne m’appartenant pas et ajusté à l'oeil, en moins de cinq minutes.

Constats au retour de ma sortie sur deux roues : 1 - il vente en maudit aux Îles, 2 - mes fesses se portent beaucoup mieux qu’après une sortie sur mon propre vélo.

De retour de vacances, j’étais un peu bouleversée : qu’auraient été mes précédents événements d’ultracyclisme sans mes douleurs de siège? Puisque la saison tirait à sa fin, c’est donc ce printemps que j’ai pris rendez-vous avec Benoît de chez Mathieu Performance, pour qu’on trouve MA selle.

Au départ, on a jasé un peu de mon expérience en tant que cycliste, de mes attentes et de mes besoins. Ensuite, après m’avoir regardée pédaler et avoir fait quelques minimes ajustements sur mon positionnement, Benoît a mesuré la distance entre mes ischions (partie inférieure des os du bassin) avec un appareil simulant une selle en mousse mémoire. Une fois cette donnée recueillie, il m’a fait essayer plusieurs selles, de types différents, pouvant accommoder divers traits anatomiques et profils de flexibilité chez un cycliste. Vous vous en doutez bien, mais il existe une panoplie de selles et tenter de s’y retrouver sans un expert en la matière peut être une tâche assez fastidieuse. Il y en a des coussinées, des plus dures, certaines dont le bec est plus court, d’autres avec un trou au centre ou avec l’arrière plus relevé, etc.

Lors des tests de selles, je me demandais comment j’allais faire pour choisir, mais rendue à la deuxième option, la seule chose qui m’est venue en tête était : « Wow, on est vraiment ailleurs! ». J’ai continué les essais, mais je revenais toujours à la deuxième option : j’avais enfin trouvé selle à mon postérieur! Je me sentais vraiment bien appuyée sur les os du bassin et je ne ressentais aucun frottement sur les tissus mous. Avec le recul, je me rends compte que sur la selle d’origine de mon vélo, comme elle n’était pas assez large, mes os n’étaient pas bien en appui et j’avais tendance à glisser d’un côté ou de l’autre lorsque je pédalais, ce qui me causait beaucoup d’inconfort. Exactement comme j’ai réalisé qu’il existe une infinité de types de selles, il est important de comprendre qu’il existe tout autant de types différents de morphologies féminines, d’où l’importance accrue d’en tester plusieurs pour trouver la vôtre.

Finalement, nous avons revu les points critiques de mon positionnement cycliste, compte tenu qu’on venait de modifier la selle, une composante majeure sur un vélo. Comme je roule souvent en appui sur des barres aéro, on a fait plusieurs tests pour s’assurer de trouver la bonne inclinaison avant-arrière de ma nouvelle selle. Enfin, j’étais prête à aller profiter de ma nouvelle selle pour dorloter mon postérieur à l’avenir!

Choses à retenir de cette expérience :

1 - Il vente en maudit aux Îles;

2 - Des selles pour hommes ou femmes, ça n’existe pas. Ce sont seulement des selles avec des dimensions différentes;

3 - Si vous avez des douleurs que vous jugez anormales en vélo, allez voir votre détaillant de vélo pour vous conseiller sur les options disponibles;

4 - Essayez plusieurs selles pendant plusieurs sorties pour vous assurer que votre choix est le bon;

5 - C’est tellement plus agréable de rouler confortablement!

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